mardi 3 avril 2012

Compte-rendu de visite avec le commissaire Grinstein le jeudi 19 janvier 2012


Quelques membres du bureau de l’Association Stop aux Nuisances 10 ont rencontré le commissaire Grinstein qui a remplacé le commissaire Rigon en Octobre 2011.

Nous désirions rencontrer le nouveau commissaire pour le sensibiliser aux différentes nuisances de notre quartier qui relèvent de son autorité et faire avec lui un point sur les actions déjà entreprises par son prédécesseur. Nous aborderons également les sujets et poserons les questions qui nous ont été transmis par les membres de l'association.

M. Grinstein est bien au courant et conscient des problèmes de notre quartier, et de
l’arrondissement. Il avait pris connaissance de toutes nos doléances au préalable.

Racolage : le commissaire restera très vigilant quant au travail dissimulé, il a rendez vous avec l’association ASBACE (Association des Salons et Beauté Afro rue du Château d'Eau) et compte bien le leur faire comprendre et selon le commissaire il « va leur mettre la pression ».
Il n’est « pas choqué » par le fait que l’Association ASBACE ait embauché un vigile pour faire régner l'ordre auprès des rabatteurs. Il rappelle même que « toute personne a le droit d’interpeller tout individu commettant une infraction sur la voie publique, dans la mesure où elle ne le fait pas avec violence. Et elle peut le remettre aux autorités ».

Travail dissimulé : le décret n°2111-1601 du 21/11/2011 permettant la fermeture administrative des commerces recourant au travail dissimulé, déjà évoqué par le commissaire Rigon, est passé en fin d'année. Les services de police peuvent maintenant intervenir avec le CODAF (Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude) qui réunit inspection du travail, hygiène, URSSAF, CAF, CPAM, etc. « Il leur suffit de prendre rendez-vous ».

Vente à la sauvette : il y a eu une opération sur tout le secteur. Cette activité est désormais considérée comme un délit. La phase pédagogique est maintenant terminée, les personnes sont mises en garde à vue et libérées ensuite. Elles seront ultérieurement convoquées par la justice.

Prostitution : elle ne semble plus être une priorité pour la partie entre la rue de Metz et le carrefour Strasbourg-Saint Denis. Les efforts sont portés sur le boulevard de la Villette.

Drogue : il y a eu trois interventions depuis le début du mois.

Consommation d'alcool sur la voie publique : d'après le commissaire « la verbalisation a été faite de façon intensive dans le secteur ».

Saleté : il est, en pratique, difficile de prendre les gens sur le fait.

Jeux d'argent vers le square Alban Satragne : le commissaire indique que les jeux d'argent ne sont pas interdits. Les jeux de hasard, oui. Il n'a plus de plaintes à ce sujet.

Le commissaire nous dit que toutes les doléances sont prises en considération. Chaque mardi il se réunit avec ses collaborateurs pour faire le bilan de ce qui a été fait et continuer éventuellement l’action si le résultat n’a pas été obtenu.

Demande de l'association d'une présence statique permanente dans des points stratégiques notamment au carrefour Château d'Eau-Strasbourg : pour le commissaire il est hors de question d’avoir des policiers en permanence dans la rue du Château d’Eau, « cela ne servirait à rien ». Et il ne peut mettre un policier seul. Il n’est pas contre des contrôles sur certains créneaux horaires sensibles. Par exemple entre 16 heures et 22 heures.

Le commissaire nous rappelle qu’il n’a pas assez d’effectifs. Le 10ème est l'arrondissement qui dispose du moins d'ASP (Agent de surveillance de Paris – mis à disposition de la préfecture par la mairie). Une cinquante contre 80 en moyenne pour les autres arrondissements. Cependant le 10ème a le meilleur rendement pour les contraventions.

Le commissaire ajoute qu'il compte beaucoup sur les caméras de vidéosurveillance qui seront installées dans l'arrondissement en 2012. Soixante en tout à des emplacements bien définis. Quinze devraient être mises en place d’ici juin 2012.

En conclusion le commissaire nous dit qu'il ne faut pas hésiter à relancer le commissariat soit en se rendant sur place soit en téléphonant. Si la ligne directe du commissariat ne répond pas, les agents étant déjà occupés sur une autre ligne, il faut appeler le 17.
Le commissaire nous précise qu'il compte adopter d'autres mesures d'intervention que celle de son prédécesseur pour régler les problématiques de nuisances du quartier. Il n'a pas souhaité donner plus de précision sur sa méthode.

L'association restera donc vigilante et ne manquera pas de relancer le commissaire. 
Ne manquez pas de nous faire part de vos témoignages et de votre ressenti pour notre prochain rendez-vous.

3 commentaires:

  1. La "phase pédagogique" de la vente à la sauvette serait terminée depuis janvier; nous sommes en mai et la vente de nourriture sur le trottoir ne s'est jamais aussi bien portée!
    D'ailleurs la pédagogie, c'est pour les enfants et non pas pour le respect des lois par des adultes.
    Concernant le vigile qui gère l'ordre parmi les rabatteurs illégaux - déjà comment peut-on gérer légalement une activité illégale? - est-ce que cela veut dire que les riverains aussi ont le droit de s'organiser en milices pour se défendre?

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  2. Encore un commissaire qui fait de la communication. Dans les faits rien ne change : vente à la sauvette, trafic en tout genre au vue de tous et police qui verbalise les véhicules en regardant ailleurs... Je rejoints le commentaire précédent comment un commissaire peut valider le fait qu'un vigile encadre une activité illégale sur la voie publique ...

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  3. La justification "juridique" du commissaire pour la présence des vigiles est confondante d'hypocrisie. Même le commissaire Rigon - pourtant très fort dans l'art de la communication - n'avait pas osé une telle réponse.
    Encourager ce "service de surveillance" des rabatteurs signifie donc soutenir clairement une activité illégale : CQFD. Dès lors, comment espérer une quelconque diminution du rabattage commercial dans le quartier ?
    Quant à la saleté permanente des trottoirs, le "pas vu - pas pris" ne peut plus être systématiquement invoqué par la mairie et les services de police. C'est difficile certes de verbaliser mais ce n'est pas impossible !

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