Le Commissaire Rigon a souhaité rencontrer Stop aux Nuisances 10,
afin de dresser un bilan de la situation du quartier depuis notre
entrevue du 21 avril 2011.
Sur sa proposition, cette rencontre s’est déroulée en deux temps : dans ses locaux ; puis sur le terrain de 16 h 00 à 18 h 45, en compagnie de William Todeschini, directeur de cabinet de Rémi Féraud.
Ci-après le compte-rendu de la réunion, suivi du récit de la « promenade-vérification sur le terrain » qui s’est avérée riche d’enseignements, mettant à jour certaines contrevérités.
Un document descriptif accompagné de photos et s’appuyant notamment sur les courriers d’adhérents est remis au commissaire.
Rabatteurs des salons
Le Commissaire Rigon [ci-après CR] prend bonne note de la présence régulière de rabatteurs à la station Château d’Eau (bld de Strasbourg, en face de la poste) et autour de la station Strasbourg-Saint-Denis. Il convient qu’une action policière doit être rapidement mise en place, même si les verbalisations sont déjà en nette augmentation.
Nous rappelons que les rabatteurs se sont déplacés aux abords des magasins ; que la circulation sur le trottoir rue du Château d’Eau côté impair est toujours difficile ; que sitôt la police partie, tout se remet en place.
Passage du Prado
Le salon Chantal coiffure poursuit son activité, bien que radié du Registre du Commerce depuis avril 2010 – salon dont les taux de COV relevés par la préfecture étaient parmi les plus importants du passage. Sommé par la préfecture de cesser son activité d’onglerie, le salon a déplacé la partie onglerie au 1er étage du local.
CR indique que cette affaire doit passer entre les mains de la justice puisqu’un constat d’huissier a été établi.
Tripots improvisés rue du Fbg Saint-Denis
Depuis mi-juillet, les attroupements près du square Alban-Satragne se sont déplacés vers le 103-105 rue du Fbg Saint-Denis et le 9 rue de la Fidélité. Ils sont probablement liés aux salons de Château d’Eau. Des parties de cartes avec mises en espèces sont organisées, les poubelles servant de tables à jeux.
Les parties se prolongent tard dans la nuit, se terminent par de violentes disputes générées par la consommation de bière vendue illégalement dans un salon de coiffure rue de la Fidélité.
Outre les nuisances sonores de ces attroupements et bagarres, les déjections d’urine sur les portes de immeubles dégradent fortement l’environnement du quartier.
CR informe que les services de police ont très rapidement réagi par des actions menées tous les soirs à partir de 21 h 30 ; puis la BAC Nuit prend le relais. Ces actions policières se poursuivront jusqu’à résolution du problème. Elles sont difficiles à mener car les attroupements sont très importants. Mais des améliorations ont déjà été constatées par des riverains qui ont fait un premier retour à CR.
Consommation d’alcool sur la voie publique
Une boutique de téléphonie rue du Fbg Saint-Martin vend illégalement de la bière à emporter, favorisant ainsi les attroupements pour boire sur la voie publique.
CR, pour qui la lutte contre l’alcoolisme est une priorité, indique que 2 000 verbalisations ont été prononcées depuis début 2011 (contre 1 500 en 2010). Il enregistre la vente illégale d’alcool dans une boutique de téléphonie.
Dégradations des parties communes des immeubles
Nombre d’immeubles rue du Château d’Eau sont dégradés (avec une mention spéciale pour le n° 60) : sabotage des digicodes, porches et entrées souillés d’urine, de cheveux, de détritus.
CR indique un service du commissariat qui apporte ses recommandations aux conseils syndicaux des immeubles en matière de sécurité. Ce service, relevant des Missions de prévention et de communication de la police (MPC), se déplace avec le syndic et fait des propositions. L’usage d’une clé magnétique est fortement recommandé.
Stationnement illicite
Les entrées d’immeubles bld de Strasbourg et rue du Château d’Eau sont régulièrement obstruées par des véhicules.
CR informe que lorsqu’un stationnement illicite est constaté (souvent 60 rue du Château d’Eau), il faut appeler le commissariat sur le champ ; une grue se déplace pour l’enlèvement. Les verbalisations sont immédiates.
Vente à la sauvette
Nous dénonçons la persistance de la vente à la sauvette de maïs, de bouteilles d’un « jus blanc » douteux et de diverses nourritures dans des caddies.
CR déplore ce phénomène qui se massifie dans tout Paris par temps de crise économique. Depuis la loi du 14 mars 2011, la vente à la sauvette est un délit (et non plus une infraction). Pour l’instant, « phase pédagogique » (garde à vue, rappel de la loi), avant présentation à la justice pour les récidivistes ; certains en sont déjà à leur 7e arrestation !
Cabine téléphonique du bld de Strasbourg transformée en entrepôt depuis plusieurs mois : les deux femmes asiatiques ont été arrêtées la veille de notre réunion ; confiées au Samu Social (sdf et pathologie mentale). La cabine a été vidée et nettoyée.
Prostitution
Le phénomène s’amplifie, notamment rue du Fbg Saint-Martin près de la mairie. Les attroupements engendrés par les rabatteurs, les vendeurs à la sauvette, etc. constituent un substrat propice aux activités illicites, type trafic de drogue et prostitution.
CR rappelle que la prostitution est légale. Ce n’est pas un délit, contrairement au racolage. Des brigades surveillent les zones de prostitution, suivent prostituées et clients afin de repérer le lieu des passes. S’il s’agit d’un appartement loué, le propriétaire est averti qu’il est passible de poursuites pour proxénétisme ; s’il s’agit des parties communes d’un immeuble, le syndic est prévenu afin de mieux sécuriser l’immeuble.
Changements rue Gustave-Goublier
Nous relevons l’amélioration de la rue devenue piétonne : il n’y a plus d’urinoirs publics entre les voitures ; le nettoyage est plus facile (moins de cheveux par terre, même si ce n’est pas encore parfait). Les trottoirs sont nettement moins « squattés » que rue du Château d’Eau par des groupes stationnant devant les salons.
Nous avons interrogé des responsables de salons, afin de comprendre cette différence de traitement entre deux rues où se pratique pourtant la même monoactivité. Ceux-ci évoquent le rôle néfaste du café à l’angle du 53 rue du Château d’Eau et du bld de Strasbourg, où se mêlent clients, trafiquants et rabatteurs.
CR réplique que l’amélioration est due en réalité aux contrôles des salons par les services de police. Nous nous demandons : mais alors quid de la rue du Château d’Eau ?
Concernant le café à l’angle, plusieurs contrôles ont été effectués ; rien n’a été trouvé. Il n’y a pas de trafic de drogue structuré.
Commentaires négatifs de la part des adhérents
Nous transmettons des commentaires des adhérents devant la réaction (perçue comme une non-réaction) du maire, rencontré par l’association en mai dernier, et devant la réponse du préfet de police. Les commentaires sont de plus en plus vifs à l’égard de la passivité du maire.
Plusieurs pétitions ont été lancées par des riverains, ou sont sur le point de l’être (indépendamment de l’association) : bld de Strasbourg, rue du Château-d’Eau, rue du Fbg Saint-Denis.
CR invoque la loi n° 2011-672 du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité (décret d’application à paraître en septembre). Selon lui, cette loi est une « arme fatale » pour lutter efficacement contre l’économie souterraine. Elle autorise le préfet à prononcer la fermeture temporaire d’un commerce (1 à 3 mois maximum) recourant au travail dissimulé. À peu près tous les salons sont concernés car le rabattage est du travail dissimulé.
1°) Descente du bld de Strasbourg à partir du bld Magenta
Présence de quelques rabatteurs : beaucoup se sont déjà évanouis dans la nature.
Présence de quelques vendeuses à la sauvette : mais qui ont déjà remballé leur marchandise.
2 voitures garées sur un bateau : William Todeschini [WT] se questionne sur l’utilisation des bateaux ; vérification faite dans les immeubles, les bateaux sont bien utilisés, le stationnement est donc illicite. WT évoque l’installation de potelets démontables.
3 policiers à vélo remontent le boulevard, passent près des voitures en stationnement illicite sans intervenir. Sur notre demande, CR les appelle pour les faire revenir et verbaliser. Le propriétaire d’une voiture surgit et, ignorant les policiers, tente de reculer brutalement vers le couloir des bus manquant un accrochage. S’engagent alors de vifs échanges de voix.
Nous faisons constater le laisser-aller sur cette question du stationnement : aucun harcèlement des contrevenants et difficulté pour les habitants de faire respecter leur droit d’accès à leur immeuble.
Des personnes devant les salons saluent le commissaire.
La « promenade » se poursuit. Les rabatteurs et les vendeuses à la sauvette devant la poste ont totalement disparu.
2°) Arrêt à l’angle Château d’Eau / bld de Strasbourg
Une longue discussion s’engage.
Intervient alors un homme, qui interpelle le commissaire (« Tu cherches quoi ? »). Le vigile embauché par l’ASBACE survient, prend l’individu par le bras pour l’engager à s’éloigner. Comme d’autres fois dans le quartier, c’est le vigile qui fait régner l’ordre !
Nous faisons remarquer les hommes qui se regroupent en permanence sur le trottoir.
CR réplique que « c’est culturel », qu’ils « attendent leurs femmes se faisant coiffer ». Nous ignorions que ces messieurs étaient tous là à attendre sagement leurs épouses…
L’échafaudage au 53 rue du Château d’Eau est installé depuis 3 mois, les travaux de ravalement n’ont jamais commencé. Les attroupements sous l’échafaudage débordent sur la piste cyclable et facilitent le trafic de stupéfiants. CR informe que l’autorisation doit être prolongée et les travaux doivent être entrepris. Bien que l’immeuble appartienne à la mairie de Paris, WT découvre le problème sur place.
Dans l’impossibilité d’utiliser la piste cyclable (empruntée aussi par les motos !), les vélos prennent la rue à contresens, ce qui est accidentogène.
WT évoque mollement l’installation éventuelle de barrières le long du trottoir. Nous jugeons cette solution peu satisfaisante car les barrières deviendront des assises facilitant les regroupements. CR ne peut, une fois de plus, que se rendre à l’évidence d’une situation anormale sans pour autant apporter des solutions. Nous lui suggérons d’en faire part à l’association ASBACE, afin qu’elle demande à son vigile d’intervenir auprès des personnes installées sous l’échafaudage puisque ce vigile est considéré par les services de police comme un médiateur.
Une poubelle publique est remplie à ras bord, alors qu’il n’est que 17 h… WT évoque l’installation de plusieurs poubelles doubles.
3°) Rue du Château d’Eau
Nous rentrons dans l’immeuble du n° 60 : une prostituée est sortie du hall. [Le matin même, un adhérent y avait remarqué un vendeur de mèches de cheveux sortant de sa valise, à l’abri des regards, de la marchandise pour une cliente]
À la question de la prostitution dans le quartier, la réponse est « Ce sont des victimes. ». Qu’en est-il des résidents qui doivent supporter les passes se déroulant dans les recoins des immeubles ?
Nous désignons l’immeuble du n° 62 dont le code est connu des dealers qui rentrent dissimuler la drogue.
Toutefois pour ces deux immeubles, CR fait remarquer que l’installation de clés magnétiques règlerait le problème de sécurité. Selon un habitant, cela devrait être fait dès la fin des travaux.
La « promenade » se poursuit vers la mairie. Le trottoir est couvert de cheveux, de canettes, de papiers ; les poubelles débordent ; un gros sac plastique noir est rempli de cheveux. Nous demandons que chaque salon ait sa propre poubelle. WT réplique : « Non, ils n’en voudront pas car cela prend de la place. ».
C’est donc aux habitants et riverains de supporter les déchets des salons… Nous insistons pour que la mairie fasse pression sur les salons et les obligent à « accepter » ces poubelles.
Nous évoquons le label de propreté « J’aime mon 18ème propre », établi par la mairie du 18ème (maire Daniel Vaillant, PS, ancien ministre de l’Intérieur). Pourquoi ce qui est possible dans le 18ème ne l’est pas dans le 10ème ? Pourquoi la mairie du 10ème ne nous aide pas à bâtir une charte de bonne conduite avec l’ASBACE ?
Réponse de WT et CR : « Les gens ne sont pas mûrs. »
Cette visite in situ a confirmé la légitimité de la démarche de l’association. Nous entendons toujours les mêmes discours de communication, mais les discours des élus et – dans une moindre mesure – du commissaire ne résistent pas à l’épreuve du terrain.
L’association va solliciter un autre entretien avec Rémi Féraud, afin de s’assurer que les notes prises par WT lors de cette « promenade » sont suivies de mesures efficaces. Nous voulons des solutions concrètes pour remédier aux nuisances que nous dénonçons.
L’association ne manquera pas non plus de vérifier si l’amélioration promise par le Commissaire Rigon dès qu’il disposera de l’outil juridique attendu (décret d’application de la loi du 16 juin 2011) est effective ou pas.
Sur sa proposition, cette rencontre s’est déroulée en deux temps : dans ses locaux ; puis sur le terrain de 16 h 00 à 18 h 45, en compagnie de William Todeschini, directeur de cabinet de Rémi Féraud.
Ci-après le compte-rendu de la réunion, suivi du récit de la « promenade-vérification sur le terrain » qui s’est avérée riche d’enseignements, mettant à jour certaines contrevérités.
I – Réunion au commissariat du 10ème :
Un document descriptif accompagné de photos et s’appuyant notamment sur les courriers d’adhérents est remis au commissaire.
Rabatteurs des salons
Le Commissaire Rigon [ci-après CR] prend bonne note de la présence régulière de rabatteurs à la station Château d’Eau (bld de Strasbourg, en face de la poste) et autour de la station Strasbourg-Saint-Denis. Il convient qu’une action policière doit être rapidement mise en place, même si les verbalisations sont déjà en nette augmentation.
Nous rappelons que les rabatteurs se sont déplacés aux abords des magasins ; que la circulation sur le trottoir rue du Château d’Eau côté impair est toujours difficile ; que sitôt la police partie, tout se remet en place.
Passage du Prado
Le salon Chantal coiffure poursuit son activité, bien que radié du Registre du Commerce depuis avril 2010 – salon dont les taux de COV relevés par la préfecture étaient parmi les plus importants du passage. Sommé par la préfecture de cesser son activité d’onglerie, le salon a déplacé la partie onglerie au 1er étage du local.
CR indique que cette affaire doit passer entre les mains de la justice puisqu’un constat d’huissier a été établi.
Tripots improvisés rue du Fbg Saint-Denis
Depuis mi-juillet, les attroupements près du square Alban-Satragne se sont déplacés vers le 103-105 rue du Fbg Saint-Denis et le 9 rue de la Fidélité. Ils sont probablement liés aux salons de Château d’Eau. Des parties de cartes avec mises en espèces sont organisées, les poubelles servant de tables à jeux.
Les parties se prolongent tard dans la nuit, se terminent par de violentes disputes générées par la consommation de bière vendue illégalement dans un salon de coiffure rue de la Fidélité.
Outre les nuisances sonores de ces attroupements et bagarres, les déjections d’urine sur les portes de immeubles dégradent fortement l’environnement du quartier.
CR informe que les services de police ont très rapidement réagi par des actions menées tous les soirs à partir de 21 h 30 ; puis la BAC Nuit prend le relais. Ces actions policières se poursuivront jusqu’à résolution du problème. Elles sont difficiles à mener car les attroupements sont très importants. Mais des améliorations ont déjà été constatées par des riverains qui ont fait un premier retour à CR.
Consommation d’alcool sur la voie publique
Une boutique de téléphonie rue du Fbg Saint-Martin vend illégalement de la bière à emporter, favorisant ainsi les attroupements pour boire sur la voie publique.
CR, pour qui la lutte contre l’alcoolisme est une priorité, indique que 2 000 verbalisations ont été prononcées depuis début 2011 (contre 1 500 en 2010). Il enregistre la vente illégale d’alcool dans une boutique de téléphonie.
Dégradations des parties communes des immeubles
Nombre d’immeubles rue du Château d’Eau sont dégradés (avec une mention spéciale pour le n° 60) : sabotage des digicodes, porches et entrées souillés d’urine, de cheveux, de détritus.
CR indique un service du commissariat qui apporte ses recommandations aux conseils syndicaux des immeubles en matière de sécurité. Ce service, relevant des Missions de prévention et de communication de la police (MPC), se déplace avec le syndic et fait des propositions. L’usage d’une clé magnétique est fortement recommandé.
Stationnement illicite
Les entrées d’immeubles bld de Strasbourg et rue du Château d’Eau sont régulièrement obstruées par des véhicules.
CR informe que lorsqu’un stationnement illicite est constaté (souvent 60 rue du Château d’Eau), il faut appeler le commissariat sur le champ ; une grue se déplace pour l’enlèvement. Les verbalisations sont immédiates.
Vente à la sauvette
Nous dénonçons la persistance de la vente à la sauvette de maïs, de bouteilles d’un « jus blanc » douteux et de diverses nourritures dans des caddies.
CR déplore ce phénomène qui se massifie dans tout Paris par temps de crise économique. Depuis la loi du 14 mars 2011, la vente à la sauvette est un délit (et non plus une infraction). Pour l’instant, « phase pédagogique » (garde à vue, rappel de la loi), avant présentation à la justice pour les récidivistes ; certains en sont déjà à leur 7e arrestation !
Cabine téléphonique du bld de Strasbourg transformée en entrepôt depuis plusieurs mois : les deux femmes asiatiques ont été arrêtées la veille de notre réunion ; confiées au Samu Social (sdf et pathologie mentale). La cabine a été vidée et nettoyée.
Prostitution
Le phénomène s’amplifie, notamment rue du Fbg Saint-Martin près de la mairie. Les attroupements engendrés par les rabatteurs, les vendeurs à la sauvette, etc. constituent un substrat propice aux activités illicites, type trafic de drogue et prostitution.
CR rappelle que la prostitution est légale. Ce n’est pas un délit, contrairement au racolage. Des brigades surveillent les zones de prostitution, suivent prostituées et clients afin de repérer le lieu des passes. S’il s’agit d’un appartement loué, le propriétaire est averti qu’il est passible de poursuites pour proxénétisme ; s’il s’agit des parties communes d’un immeuble, le syndic est prévenu afin de mieux sécuriser l’immeuble.
Changements rue Gustave-Goublier
Nous relevons l’amélioration de la rue devenue piétonne : il n’y a plus d’urinoirs publics entre les voitures ; le nettoyage est plus facile (moins de cheveux par terre, même si ce n’est pas encore parfait). Les trottoirs sont nettement moins « squattés » que rue du Château d’Eau par des groupes stationnant devant les salons.
Nous avons interrogé des responsables de salons, afin de comprendre cette différence de traitement entre deux rues où se pratique pourtant la même monoactivité. Ceux-ci évoquent le rôle néfaste du café à l’angle du 53 rue du Château d’Eau et du bld de Strasbourg, où se mêlent clients, trafiquants et rabatteurs.
CR réplique que l’amélioration est due en réalité aux contrôles des salons par les services de police. Nous nous demandons : mais alors quid de la rue du Château d’Eau ?
Concernant le café à l’angle, plusieurs contrôles ont été effectués ; rien n’a été trouvé. Il n’y a pas de trafic de drogue structuré.
Commentaires négatifs de la part des adhérents
Nous transmettons des commentaires des adhérents devant la réaction (perçue comme une non-réaction) du maire, rencontré par l’association en mai dernier, et devant la réponse du préfet de police. Les commentaires sont de plus en plus vifs à l’égard de la passivité du maire.
Plusieurs pétitions ont été lancées par des riverains, ou sont sur le point de l’être (indépendamment de l’association) : bld de Strasbourg, rue du Château-d’Eau, rue du Fbg Saint-Denis.
CR invoque la loi n° 2011-672 du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité (décret d’application à paraître en septembre). Selon lui, cette loi est une « arme fatale » pour lutter efficacement contre l’économie souterraine. Elle autorise le préfet à prononcer la fermeture temporaire d’un commerce (1 à 3 mois maximum) recourant au travail dissimulé. À peu près tous les salons sont concernés car le rabattage est du travail dissimulé.
II – Visite sur le terrain : description pas à pas
1°) Descente du bld de Strasbourg à partir du bld Magenta
Présence de quelques rabatteurs : beaucoup se sont déjà évanouis dans la nature.
Présence de quelques vendeuses à la sauvette : mais qui ont déjà remballé leur marchandise.
2 voitures garées sur un bateau : William Todeschini [WT] se questionne sur l’utilisation des bateaux ; vérification faite dans les immeubles, les bateaux sont bien utilisés, le stationnement est donc illicite. WT évoque l’installation de potelets démontables.
3 policiers à vélo remontent le boulevard, passent près des voitures en stationnement illicite sans intervenir. Sur notre demande, CR les appelle pour les faire revenir et verbaliser. Le propriétaire d’une voiture surgit et, ignorant les policiers, tente de reculer brutalement vers le couloir des bus manquant un accrochage. S’engagent alors de vifs échanges de voix.
Nous faisons constater le laisser-aller sur cette question du stationnement : aucun harcèlement des contrevenants et difficulté pour les habitants de faire respecter leur droit d’accès à leur immeuble.
Des personnes devant les salons saluent le commissaire.
La « promenade » se poursuit. Les rabatteurs et les vendeuses à la sauvette devant la poste ont totalement disparu.
2°) Arrêt à l’angle Château d’Eau / bld de Strasbourg
Une longue discussion s’engage.
Intervient alors un homme, qui interpelle le commissaire (« Tu cherches quoi ? »). Le vigile embauché par l’ASBACE survient, prend l’individu par le bras pour l’engager à s’éloigner. Comme d’autres fois dans le quartier, c’est le vigile qui fait régner l’ordre !
Nous faisons remarquer les hommes qui se regroupent en permanence sur le trottoir.
CR réplique que « c’est culturel », qu’ils « attendent leurs femmes se faisant coiffer ». Nous ignorions que ces messieurs étaient tous là à attendre sagement leurs épouses…
L’échafaudage au 53 rue du Château d’Eau est installé depuis 3 mois, les travaux de ravalement n’ont jamais commencé. Les attroupements sous l’échafaudage débordent sur la piste cyclable et facilitent le trafic de stupéfiants. CR informe que l’autorisation doit être prolongée et les travaux doivent être entrepris. Bien que l’immeuble appartienne à la mairie de Paris, WT découvre le problème sur place.
Dans l’impossibilité d’utiliser la piste cyclable (empruntée aussi par les motos !), les vélos prennent la rue à contresens, ce qui est accidentogène.
WT évoque mollement l’installation éventuelle de barrières le long du trottoir. Nous jugeons cette solution peu satisfaisante car les barrières deviendront des assises facilitant les regroupements. CR ne peut, une fois de plus, que se rendre à l’évidence d’une situation anormale sans pour autant apporter des solutions. Nous lui suggérons d’en faire part à l’association ASBACE, afin qu’elle demande à son vigile d’intervenir auprès des personnes installées sous l’échafaudage puisque ce vigile est considéré par les services de police comme un médiateur.
Une poubelle publique est remplie à ras bord, alors qu’il n’est que 17 h… WT évoque l’installation de plusieurs poubelles doubles.
3°) Rue du Château d’Eau
Nous rentrons dans l’immeuble du n° 60 : une prostituée est sortie du hall. [Le matin même, un adhérent y avait remarqué un vendeur de mèches de cheveux sortant de sa valise, à l’abri des regards, de la marchandise pour une cliente]
À la question de la prostitution dans le quartier, la réponse est « Ce sont des victimes. ». Qu’en est-il des résidents qui doivent supporter les passes se déroulant dans les recoins des immeubles ?
Nous désignons l’immeuble du n° 62 dont le code est connu des dealers qui rentrent dissimuler la drogue.
Toutefois pour ces deux immeubles, CR fait remarquer que l’installation de clés magnétiques règlerait le problème de sécurité. Selon un habitant, cela devrait être fait dès la fin des travaux.
La « promenade » se poursuit vers la mairie. Le trottoir est couvert de cheveux, de canettes, de papiers ; les poubelles débordent ; un gros sac plastique noir est rempli de cheveux. Nous demandons que chaque salon ait sa propre poubelle. WT réplique : « Non, ils n’en voudront pas car cela prend de la place. ».
C’est donc aux habitants et riverains de supporter les déchets des salons… Nous insistons pour que la mairie fasse pression sur les salons et les obligent à « accepter » ces poubelles.
Nous évoquons le label de propreté « J’aime mon 18ème propre », établi par la mairie du 18ème (maire Daniel Vaillant, PS, ancien ministre de l’Intérieur). Pourquoi ce qui est possible dans le 18ème ne l’est pas dans le 10ème ? Pourquoi la mairie du 10ème ne nous aide pas à bâtir une charte de bonne conduite avec l’ASBACE ?
Réponse de WT et CR : « Les gens ne sont pas mûrs. »
En conclusion
Cette visite in situ a confirmé la légitimité de la démarche de l’association. Nous entendons toujours les mêmes discours de communication, mais les discours des élus et – dans une moindre mesure – du commissaire ne résistent pas à l’épreuve du terrain.
L’association va solliciter un autre entretien avec Rémi Féraud, afin de s’assurer que les notes prises par WT lors de cette « promenade » sont suivies de mesures efficaces. Nous voulons des solutions concrètes pour remédier aux nuisances que nous dénonçons.
L’association ne manquera pas non plus de vérifier si l’amélioration promise par le Commissaire Rigon dès qu’il disposera de l’outil juridique attendu (décret d’application de la loi du 16 juin 2011) est effective ou pas.
Je ne puis que saluer le travail de l'association Stop aux nuisances qui est remarquable. Votre dévouement est à la hauteur de notre agacement.
RépondreSupprimerIl semble toutefois que les pouvoirs publics s'accomodent très très bien des nombreuses infractions à la loi provoquées par les capiliculteurs & associés. En sortirons nous ?
Excellent retour de votre déplacement dans cette jungle du non-droit qu'est devenu notre quartier. Ce qui est pour nous hallucinant et inconvenable est devenu " la normalité " . Plus rien ne choque , vivre dans la crasse, le bruit, les digressions. Il faut nous en accommoder à défaut de pouvoir quitter notre quartier . Les pouvoir publics, la municipalité laissent bien trop souvent faire pour ne pas froisser les différentes communautés .
RépondreSupprimerOn tolère de ces salons des comportements et des choses que l'on accepterait nulle part en France pour n'importe quel commerce, pourquoi ?
Parce qu'ils sont trop nombreux ? Ils ont un moyen de pression que l'on ignore ?
La loi n'est pas la même pour tout le monde ?
Très bon résume de la situation qui démontre l'incurie des divers pouvoirs publics . Lorsqu'il s agit de verbaliser un habitant stationnant pour décharger le ce n a pas besoin de rappeler a l ordre ses troupes. L application de lalou est a géométrie variable . Si a Marseille on change le préfet pour manque de rigueur que devrait on faire dans Paris ?
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